dimanche 17 octobre 2010

Good Old Fashioned Lover Boy *

Mumford & Sons - Awake My Soul


Vous l'aurez peut-être remarqué, mais depuis quelques temps l'activité reprend sur le chantier. Comme par hasard, depuis quelques temps je vous parle plus de musique que d'autre chose... Comme par hasard, depuis quelques temps, je retrouve ma vie de geek qui passe ses journées à l'ordinateur. Je retrouve le temps d'écouter de la musique, de la digérer, de me l'approprier. Je retrouve le réflexe d'ouvrir mon lecteur dès l'allumage de ma machine. Je retrouve cette envie irrépressible de monter le son.

Depuis quelques mois (déjà) un groupe m'obsède. Plus je les écoute plus je les aime, plus je les trouve beaux merveilleux, bien habillés, bourrés d'humour et de talent... Bref, plus ça va, plus je suis amoureuse. [Je tiens à rassurer Monsieur que ce terme est évidemment employé au sens figuré, et qu'en rien je ne compte lui faire des infidélités. Hum. Bon.]
L'objet de mon amour ce sont ces quatre anglais qui forment Mumford & Sons et l'album qu'ils ont sorti : Sigh No More.

Alors cet album est sorti il y a plus d'un an maintenant, je suis donc très en retard pour vous présenter une "nouveauté". Mais tant pis, c'est aujourd'hui que j'ai envie de vous en parler.
En fait je connais le groupe depuis un bon moment. J'écoute en boucle Little Lion Man depuis fin 2008 (date à laquelle je l'ai découverte sur un autre blog). Cette chanson galopante, au banjo omniprésent, avec une voix éraillée, ses tambours puissants et cette rage maîtrisée m'ont immédiatement tapé dans l'oeil. Mais entre 2008 et aujourd'hui (enfin, avant-hier) je les ai un peu oubliés. Mumford & Sons allaient rester pour moi le groupe d'une chanson. Fin de l'histoire.

C'était sans compter sur un de ces premiers dimanches où je ne faisais rien, enfin, depuis de trop longs mois, et où je m'ennuyais presque. C'était la journée idéale pour ouvrir mon lecteur de musique et faire l'inventaire, histoire de retomber justement sur ce type de chanson qu'on a beaucoup aimée mais un peu oubliée au fil du temps. C'est là que je me suis demandé ce qu'ils avaient bien pu devenir depuis Little Lion Man, depuis deux ans.
Quelle surprise ! Non seulement ils avaient sorti un album, mais en plus c'était un bijou. Les quatre anglais tout droit sortis des Raisins de la Colère, ont composé un album riche, lyrique, rugueux et envoûtant. Voilà encore un groupe qui se prend pour une bande cow-boys... et qui est tout a fait crédible.

On est emmené dans un désert poussiéreux à la nuit tombante, et soudain, autour du feu crépitant entre quatre cailloux, les musiciens jouent de leur instrument, un à un. Ils ont l'air de nous raconter la rudesse de leur voyage, la tristesse d'avoir tout quitté. Petit à petit la chanson s'étoffe, de banjo, de tambour, de contrebasse, de guitare, et le feu grandit. Le rythme s'accélère, et l'espoir semble naître. La perspective d'un avenir meilleur les habite. Le chant prend de l'ampleur comme s'il fallait qu'il traverse le désert dans cette nuit noire pour annoncer leur arrivée prochaine...

Oh! je sais pertinemment que la conquête de l'Ouest n'est pas franchement leur préoccupation. Mumford & Sons nous raconte plutôt des histoires d'amours déçues. Mais je les ai imaginés ainsi, avant de m'intéresser de plus près aux paroles. Et aujourd'hui je ne tiens pas forcément à me défaire de cette image.

L'album Sigh No More m'est devenu indispensable parce qu'il me fait rêver, me transporte, me bouleverse.
Parce que je l'aime.

Mumford & Sons - Timshel

Vous pouvez écouter l'album en question sur Spotify.

* Queen
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lundi 11 octobre 2010

Think For Yourself *

The Beatles - I'll Follow The Sun (extrait de Beatles For Sale)


C'est entre la salade et le fromage hier soir que j'ai pris ma décision. Je crois que je ne pouvais plus garder ça pour moi plus longtemps.

Ceux qui me suivent depuis Kaleidoscope Eyes connaissent mon amour pour The Beatles. Pourtant, pas une fois je n'ai réellement osé donner d'avis tranché à leur sujet. Tout avait déjà été dit, sans doute mieux que je ne saurai jamais le faire, et je n'ai finalement jamais eu la prétention d'avoir quelque chose à ajouter... A moins que.

Pour être une jeune femme branchée, trendy, dénicheuse de talents (haha), il fallait avant tout asseoir sa crédibilité.
Etre fan des Beatles était déjà quelque chose d'assez compliqué à assumer : certes, personne ne contredirait le fait qu'ils furent de grands musiciens. Pourtant, beaucoup s'accordaient à dire qu'ils étaient "des minets", "trop gentillets", "franchement cucul", "incapables d'écrire une chanson sans le mot love ou girl", "Joyeux, Simplet, Prof et Timide"... Étrangement, même s'ils furent la source d'inspiration de bon nombre d'artistes depuis les années 60, il ne semble pas de bon ton de revendiquer cette inspiration. En tout cas quand on veut renvoyer l'image d'une certaine profondeur, d'une certaine exigence intellectuelle ou d'une attitude rock n'roll. 
Alors quand on est fan des Beatles et qu'on ne veut pas passer que pour une jeune fille en fleur qui aime les robes à pois, le rose et les cookies, on se plie à l'avis généralement admis :

"McCartney faisait de jolies chansons quand Lennon composait des chefs-d'oeuvres."

Oui, Lennon était un grand monsieur. Il a composé des chansons parmi les meilleures des Beatles : profondes, fouillées, émouvantes sans êtres mielleuses, engagées parfois, avec plusieurs degrés de lecture... je pense notamment à I'm The Walrus, Lucy In The Sky With Diamonds, Happiness Is A Warm Gun...
Oui Lennon s'est engagé contre guerre du Vietman.
Oui Lennon est mort assassiné par un fan. (une fin tragique c'est toujours bon pour l'image de marque, même si c'est un peu radical).

McCartney n'est pourtant pas un simple faire valoir, ni l'imbécile heureux que l'on voudrait nous faire croire.
Paul McCartney est aussi un grand monsieur (et oui, pas de chance, il n'est pas mort). Différent de Lennon (évidemment), il a quand même lui aussi composé des chansons magnifiques.
Macca, son truc à lui, ce sont les mélodies, les harmonies vocales, les envolées lyriques, une certaine bienveillance et une faculté à voir le verre à moitié plein et à nous raconter de belles histoires. En cela, il est un génie (j'ose le mot).

Et pour ces raisons là, certains le trouvent inintéressant voire insipide.
Mais pourquoi le bonheur et la joliesse ont si mauvaise presse ? Pour être digne d'intérêt il faut donc forcément être torturé, malheureux, révolté, revanchard ou vindicatif ?
McCartney, dont les compositions ont la faculté de nous faire voir la vie en rose, de nous porter, de nous dynamiser, ou simplement de nous arracher enfin un sourire les jours de pluie, serait donc moins bon ?
Comment ne pas admettre que Your Mother Should Know (et ses vagues vocales), Eleanor Rigby (et sa portée lyrique), I'll Follow The Sun (et son optimisme irrésistible), She's Leaving Home (et son histoire bouleversante), Blackbird (et sa guitare délicate), I've Just Seen A Face (et son peps qui donne envie de chanter) ou Mother Nature's Son (et l'apaisement qu'elle provoque) sont de véritables chefs d'oeuvre ?

Il est temps maintenant, après 4 ans de blogging intensif, que j'assume enfin ce que je suis au plus profond de moi :

"J'ai toujours préféré Paul McCartney à John Lennon."
Voilà, c'est dit.

The Beatles - Blackbird (extrait de l'Album Blanc)

*The Beatles
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jeudi 7 octobre 2010

Star *


Il y a des amours qui ne sont pas des coups de foudre. Il y a des amours pour lesquelles il faut prendre le temps, douter, y revenir, les bouder, et puis les redécouvrir longtemps après, par hasard et soudainement ne plus s'en passer.

C'est ce qui m'est arrivé avec l'album de The Ting Tings, We Started Nothing. Alors, oui cet album est sorti depuis deux ans déjà, la pub Fanta qui a repris un de leur titre est devenue insupportable (ah non, en fait elle a tout de suite été insupportable), et tout le monde aujourd'hui se fiche bien de savoir ce que sont devenus les Tings Tings ("So 2008" m'a-t-on rétorqué aujourd’hui même...).

Oui, et bien moi qui suis une rebelle, une vraie, rock n' roll et tout et tout, je fais fi des modes, et me délecte de Great DJ, That's Not My Name, We Walk, Be The One... Cet album est rempli de tubes !
C'est un album purement pop, franchement eighties aussi (avec les grosses rayures et les épaulettes qui vont avec), aux sonorités à la fois rondes, electro et rugueuses, qui ne s'écoute QUE très fort, et trois fois d'affilée.

The Ting Tings - Great DJ


Mon écoute de We Started Nothing fut assez dissolue au départ. Mon premier souvenir doit dater de 2008, avec cette pub en dessin animé très moche. Autant dire que je n'étais pas franchement convaincue. Et puis, sans doute sans m'en rendre compte, j'ai du entendre régulièrement leurs titres, chez des amis, en illustration d’émissions télé, à la radio...
Mais le moment où je me suis arrêtée net sur un de leurs morceaux, c'est en visionnant la bande annonce du film que je ne manquerai pas d'aller voir à la fin de l'année : Scott Pilgrim Vs The World. Les toutes premières notes de cette bande annonce m'étaient pourtant déjà connues. J'adorais ces quelques notes de guitare qui annoncent que quelque chose va se passer, quelquechose de grand. Et je ne connaissais même pas le nom du groupe qui interprétait ce morceau ! Heureusement qu'elle était là pour me dire (comme une évidence) que c'était The Ting Tings qui interprètent Great DJ (que normalement vous écoutez en lisant ses lignes. Non ? Tant pis pour vous).

Depuis ce jour (c'était donc il y a plus de deux mois déjà), je me suis mise à écouter encore et encore ce titre. En boucle. Matin. Midi. Soir. Sans doute aussi la nuit dans mon sommeil. Dans mon bureau. Dans ma voiture. Dans mon bain. Dans ma cuisine. Une vraie obsession.

L'enthousiasme a fini quand-même par redescendre (un peu), et je me suis dit, il y a seulement une semaine qu'il serait peut-être malin que je m’intéresse aussi au reste de l'album...

[Le hasard aura voulu que c'est à ce même moment que j'ai découvert la série Glee, dont je suis devenue accro, mais c'est une autre histoire que je vous conterai un autre jour parce que sinon vous allez décrocher, déjà que je vous parle de mes obsessions névrotiques pour un groupe ringard, si en plus je vous explique en long en large et en travers que Glee, est une comédie musicale avec des paillettes et des vrais sentiments dedans, je crains que vous me preniez définitivement pour une fille...]

Où en étais-je ?
Ah oui ! J'ai donc décidé d'écouter l'album dans son entier et dans l'ordre. L'album commençant par le titre que je connaissais par coeur, je partais en terrain connu et rassurant.
Et les morceaux se sont enchaînés. Beaucoup étaient tout aussi efficaces et prenants que le premier. Il y eu même un ou deux titre plus posés.
Mais inexorablement, chaque titre (sans exception) me faisait bouger un pouce, la main, le bras, la tête, le pieds, les hanches...

Et sans m'en rendre compte je me retrouvais au beau milieu de mon bureau en train de danser en me prenant totalement au sérieux, comme si (au hasard) ma vie était une comédie musicale et que (en prime) j'étais the star.
Bref, cela fait donc une semaine, que je me prends pour Lisa Minelli travestie en Debbie Harry qui évoluerait dans un lycée du fin fond des Etats-Unis.
Voyez ma détresse !

Alors je ne vous demande pas d'aide finalement. parce que je me complais totalement dans cette névrose. Non, mon rêve, serait en fait que m'y rejoigniez....



The Ting Tings - That's not my name

The Ting Tings - Be The One
(avec un vrai faux air de Blondie dedans)

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