Jeremy Messersmith - John The Determinist
2 592 000 secondes.
43 200 minutes.
720 heures.
30 jours.
C'est peu.
En réalité, c'est énorme si l'on considère tout le temps que j'ai consacré à l'écouter sans vous en parler.
C'est encore pire si l'on considère que
peu de blogueurs en ont déjà parlé.
Alors je reprends quelques instants mes habits de blogueuse pop indé un peu laissés au placard (quoique) histoire que mon immense lectorat se laisse à son tour emporter par sa Grande Pop Musique. J'ai dit deux fois pop ? Tant pis, je dirai que c'est effet de style.
Jeremy Messersmith est un musicien de Minneapolis. C'est aux Etats-Unis, et c'est bizarre. Parce qu'il ne fait pas de la musique américaine. Sa musique (et son look un peu aussi) est ouvertement inspirée de la musique britannique des années 60 : des rythmes sautillants, un violoncelle pour réchauffer l'ambiance, une guitare électrique au son clair et beaucoup de reverb. Finalement, la recette semble connue et éculée.
Mais ce n'est pas aussi simple.
Parce que Merssersmith sait manier les notes. Il sait confectionner des mélodies douces et pimpantes et pourtant parfois empreintes d'une once de mélancolie (Ça c'est un effet de style. Un peu lourd, j'en conviens).
The Reluctant Graveyard est son troisième album (à écouter en son intégralité sur
bandcamp, à télécharger, à vous de fixer le prix, et il vaut bien plus que 0 dollar !). Il est sorti en mai 2010. Chacun de ses titres est immense. Quelques uns sont même à mon avis des chefs d'oeuvre.
Si je suis aussi expansive à son sujet, c'est que cela fait bien longtemps que je n'ai pas entendu un artiste m'enthousiasmer autant, aussi subitement et aussi longtemps. A moins que j'aie la mémoire courte. Peut-être. Peu importe. Le principal, c'est que vous écoutiez le titre posté un peu plus haut, là.
Sa voix semble fragile car haut perchée. Il n'en est rien. Elle est également ample, et déterminée, sans fioritures, à peine perçoit-on un léger vibrato.
Si l'on voulait le comparer à d'autres on pourrait évoquer Eliott Smith, The Zombies, et pourquoi pas un peu d'Elvis Perkins.
Avec finalement assez peu d'effets, des arrangements assez sobres mais un choix judicieux d'instruments (une simple guitare acoustique un violon et un violoncelle sont parfois les seuls ornements), il créé un univers envoûtant, mystérieux, et profondément poignant.
Voilà. Tout est dit. Sa musique m'émeut. C'est comme si un ami me montrait qu'il me connait mieux que moi même.
Un joli clip pour finir. Dans dix ans, je l'écouterai encore. C'est certain.
Jeremy Messersmith - A Girl, a Boy, and a Graveyard